L’Association d’aide aux victimes d’infractions pénales de Melun (AAVIP) traverse une période financière des plus délicates. Si rien n’est fait dans les semaines à venir, le dépôt de bilan de cette association est inévitable…
Je me sens particulièrement concerné par l’avenir de l’AAVIP, car j’ai eu la chance d’être l’un de ses bénévoles lorsque j’étudiais encore à Assas Melun.
En dépit des progrès notables des services de police dans l’accueil des victimes et compte tenu du nombre de sollicitations dont cette association fait (malheureusement) l’objet, je puis vous affirmer que l’AAVIP constitue pour de nombreuses victimes encore sous le choc d’une infraction l’unique bouée de sauvetage à laquelle se raccrocher.
L’AAVIP soutient psychologiquement les victimes et les aide sur le plan administratif : procédure pénale, constitution de dossiers d’aide juridictionnelle, Commissions d’indemnisation des victimes d’infractions…
La deuxième mission de l’AAVIP est la médiation pénale. Il s’agit d’une mesure alternative aux poursuites judiciaires. Le médiateur a pour mission de rapprocher victime et auteur d’une infraction, afin d'assurer la réparation du dommage subi par la victime, mettre fin au trouble résultant de l'infraction et contribuer au reclassement de l'auteur des faits.
L’administration ad hoc constitue la troisième mission de l’AAVIP. L’administrateur est désigné par un magistrat. Il se substitue aux parents pour exercer les droits de leur enfant mineur non émancipé, en son nom et à sa place.
Quelques chiffres…
En moyenne annuelle, l’Association d’aide aux victimes de Melun :
- soutient juridiquement environ 2.000 victimes,
- assure le suivi psychologique d’environ 200 d’entre elles,
- traite 400 dossiers de médiation pénale,
- intervient en tant qu’administrateur ad hoc au bénéfice de plus de 90 enfants mineurs non émancipés.
L’AAVIP n’est pas une association commerciale. Elle vit grâce aux seules subventions que lui octroient État et collectivités, dotations qu’elle dépense principalement en charges de personnel.
Concrètement, le découvert de l’AAVIP devrait atteindre environ 15.000 euros à la fin de l’année 2008. Et en janvier 2009, ce sont les charges sociales des permanents qu’elle devra verser à l’URSSAF (environ 19.000 euros).
Le monde de la justice est un labyrinthe pour qui ne le connaît pas. Bon nombre de victimes ne sont pas en mesure de s’attacher les services d’un avocat. Comme vous pourrez le comprendre, le temps n’est pas aujourd’hui à discuter du montant des subventions et des orientations financières de l’AAVIP. Il faut sauver cette association dont le rôle social est aussi important que les associations d’aide aux exclus.
Lorsque l’on est victime, le fossé qui vous sépare de l’exclusion n’est pas large.
A. C.
P. S. : je viens de créer un groupe de soutien à l’AAVIP sur FaceBook : rejoignez-nous !
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