Les pages seine-et-marnaises du Parisien consacraient, hier, un article à l’assiduité des députés de notre département. Ce travail objectif, synthétisé par un classement de nos élus, appelle toutefois quelques observations, pour mieux appréhender la réalité du travail parlementaire.
Même si l’article d’Aurélie Lebelle reconnaît la difficulté de procéder à un tel classement, c'est ce tableau (trop ?) synthétique risque de retenir l’attention des lecteurs. Il fait la part belle à des critères quantitatifs, recueillis sur le site nosdeputes.fr. Or de l’aveu même des concepteurs de cet outil, il n’est « pas possible ni souhaitable de réaliser un véritable classement », compte tenu « de la complexité et de la richesse du travail parlementaire ».
Les semaines d’activité des députés constituent le critère déterminant choisi par le Parisien. Mais les élus ne « pointent » pas lorsqu’ils rentrent dans l’hémicycle : seules les prises de parole permettent d’y enregistrer leur présence. Il aurait donc été préférable d’analyser la qualité de cette présence, à travers les interventions et leur mise en perspective dans un débat, comme le permet d’ailleurs nosdeputes.fr.
Souvent, les discussions les plus intéressantes se déroulent en coulisses : au sein des commissions, loin des projecteurs. La future loi n’est encore qu’un projet ; chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. Les débats sont plus sereins, plus constructifs. Une fois les arbitrages gouvernementaux rendus et le texte arrivé dans l’hémicycle, les postures partisanes reprennent le dessus : la majorité soutient, l’opposition s’oppose.
Si la présence de Guy Geoffroy et de Christian Jacob en tête du classement du Parisien n’a rien d’étonnante, le rang de deux élus, dans ce tableau, ne me semble pas à la hauteur de leur travail.
Jean-François Copé est le président du groupe majoritaire. En tant que tel, son action ne peut se résumer à son assiduité et ses interventions. Interlocuteur incontournable pour le gouvernement, le député-maire de Meaux travaille à gommer l’image de « député-godillot » dont souffrent souvent les élus d’un parti majoritaire : cela ne se quantifie pas.
Franck Riester, avant-dernier ? C'est l’aberration majeure de ce classement ! D’autant que le député-maire de Coulommiers ne semble pas avoir été en mesure de le commenter. Partisans ou opposants, celles et ceux qui ont suivi les débats passionnés précédant les votes des lois dites « HADOPI » 1 et 2 savent que le député, rapporteur des deux textes, n’a pas chômé ! Ses interventions en hémicycle, qu’elles soient courtes (596) ou longues (616), et en commission (218), attestent que Franck Riester est l’un des élus les plus actifs du Palais Bourbon.
J’attends avec impatience la sortie de nossenateurs.fr... ;-)
Merci Alex pour cette analyse très intéressante.
Amitiés.
Eriam
Rédigé par : Eriam | dimanche 04 octobre 2009 à 10:14