Interview d’Olivier Besancenot par Anne-Sophie Lapix dans Dimanche Plus, le 21 septembre dernier sur Canal Plus…
Anne-Sophie Lapix : « Que vous inspire ce séisme dans la finance, cet ouragan à Wall Street ? »
Olivier Besancenot : « Ben que la crise économique est extrêmement profonde, qu’elle va pas s’arrêter comme ça et que pour prendre un exemple très concret, je constate que des entreprises publiques un petit peu juteuse comme La Poste, on s’apprête à la privatiser ; et une entreprise privée qui est en train de se casser la gueule dans le cadre de l’économie de marché, qu’est-ce qu’on fait, on la nationalise... »
A.-S. L. : « On la sauve ! C’est surtout ça !... »
O. B. : « ... Non, on la nationalise, avec notre argent : ça ça s’appelle socialiser les pertes et privatiser les profits, c’est-à-dire que la facture c’est pour la majorité, les profits c’est pour quelques uns. Donc le problème que ça pose c’est de savoir si on continue à subir l’économie de marché ou si les pouvoirs publics font irruption dans l’économie de marché pour, par exemple, obtenir la levée du secret bancaire et savoir où va l’argent, puisque c’est un des problèmes fondamentaux de la crise à laquelle on est confronté et ça pose un problème politique pour la gauche… »
Les États-Unis tentent de mettre au point un grand plan de sauvetage pour éviter l’implosion du système financier mondial et la ruine de petits épargnants qui ont fait confiance à leurs banques ou assurances. Soyons réalistes : si les opérateurs boursiers voient leur bonus s’envoler cette année, ce ne sont pas eux qui vont pâtir le plus de la grave crise que nous vivons…
Mais si les États rachètent les actifs financiers les plus volatiles de leurs entreprises en difficulté, ce sera au détriment des contribuables, au premier rang desquels ceux qui n’ont pas d’épargne, faute de pouvoir économiser… Ainsi, le sauvetage d’AIG par l’administration américaine coûterait plus de 3.000 dollars par contribuable américain !
Olivier Besancenot pose les bonnes questions. Mais la révolution qu’il appelle de ses vœux passe-t-elle par une irruption des pouvoirs publics dans l’économie de marché ? J’en doute. Plutôt que révolutionnaire, je préfère être « évolutionnaire ».
Animé par quelques idées libérales, je les assume jusqu’au bout ; et me demande donc si la meilleure solution pour notre économie de marché ne consisterait pas à la purger de ces montages financiers les plus foireux risqués, pour la reconstruire sur des bases saines et une surveillance plus stricte de ses acteurs…
A. C.
Bon article, bon titre. J'aimerais faire un billet sur mon blog à partir de ce dernier. Comment peut-on récupérer le beau bandeau dessiné par Valérie ?
Rédigé par : Francoisvaute.eu | vendredi 26 septembre 2008 à 08:21
Bonjour François,
Merci pour l'article. Je t'envoie le bandeau par mail.
Bien amicalement,
A. C.
Rédigé par : A. C. | vendredi 26 septembre 2008 à 16:46
Slt,
Le libéralisme dont tu parles... c'est ce qui se passe en ce moment.
Et tu ne peux intervenir dans les sociétés si elles ne le souhaitent pas, c'est un petit oublie des grands penseurs comme toi, enfin çà me fait rire. Traduire les idées de l'extrême gauche aussi platement que çà. Sachant que je ne rejoins pas toujours ses idées, mais là, il a totalement raison.
Les personnes qui vont payer sont encore des contribuables et pas les responsables des sociétés et du libéralisme...
Sachant, qu'un livre traite du problème (édité en 2008 je pense) de J-F Gayraud "Le monde des mafias -je recommande aux génies en herbes qui viennent poster ici- et il n'est pas forcement question de la mafia mais d'une possibilité pour désorganiser le marché mondiale. Il est vrai que ce livre, vous me direz tous, traite de la mafia mais plus finement de certains montages.
Je vous laisse lire ce livre et vous ouvrir sur d'autres idées que celle de vos parents...
Rédigé par : poitevinenidf | vendredi 26 septembre 2008 à 21:53