Il est 17h30, la nouvelle vient de tomber : le Parquet fera appel du jugement du Tribunal de grande instance de Lille rendu le 1er avril dernier et qui a fait grand bruit... La semaine dernière.
Jeudi 29 mai : Libération révèle "l'affaire". L'information est reprise par d'autres organes de presse. Les titres sont éloquents : mariage annulé "pour cause de non-virginité", "faute de virginité"... Du vrai journalisme d'investigation qui fait honneur à la profession. Les personnalités politiques s'emparent du sujet ou sont priées de s'exprimer sur la question. Dans l'intervalle, qui a pris connaissance de la décision ? Personne Pas grand monde. Quelques uns : des juristes. Certains ont rapidement fait connaître leurs analyses : Eolas, Jules, Dimitri Houtcieff.
Si vous les lisez, vous comprendrez pourquoi je ne m'émeus guère de la décision du TGI de Lille. Tout y est. Inutile de les plagier.
Durant le week-end, les réactions indignées continuent pourtant de pleuvoir. Le buzz médiatique est lancé. Chacun y va de son petit commentaire pour l'alimenter, jusqu'à ce que Rachida Dati vienne apaiser (provisoirement) les esprits, aux alentours de 17h00 aujourd'hui.
Dans le cas présent, voici quelques questions que je me pose. Peut-être m'aiderez-vous à y répondre ?
- Cette décision aurait-elle connu un tel retentissement si les époux concernés n'avaient pas été musulmans ?
- Dans un souci de bonne administration de la justice ou d'équité, le TGI de Lille aurait-il dû laisser les époux dans le mariage et leur imposer d'entamer une procédure de divorce ?
- Alors que cette décision a été rendue sans qu'une expertise médicale soit nécessaire, faut-il modifier notre code civil pour y disposer que la virginité ne peut être considérée comme une qualité essentielle d'un époux ?
Attendons l'arrêt de la Cour d'appel de Douai. A n'en pas douter, il viendra éclairer utilement les commentateurs les plus médiatiques, sous réserve qu'ils prennent la peine de le lire !
A.
Bonjour Alex.
A la 1ère question, j'aurais répondu : NON
A la 2ème question, '' '' : OUI
A la 3ème question, '' '' : OUI
De toutes façons ils sont quand même restés mariés un certain temps ou bien je me trompe? D'autre part, quelqu'un a-t-il constaté de visu s'il y avait eu consommation ou non ?
Tout ceci n'aurait pas dû exister dans un pays laïque et républicain. Voir mon article
http://voixdefemmes.com.over-blog.com/article-20014191.html
Rédigé par : eriam | mardi 03 juin 2008 à 16:52
Je crois qu'il ne faut pas tout mélanger.... en droit ce jugement est très bien, il n'y a pas d'erreur! Et personnellement je en vois pas où est le problème!! La demande est nullité apparaît belle et bien fondée! autres exemples de nullité de mariage: une ancienne prostituée, une femme divorcée qui l'avait caché à son mari... on reste dans une logique, ce qui compte c'est ce que le mari ou la femme considère comme essentiel et comme ayant déterminé son consentement. Là c'est la virginité, dans d'autres cas c'est le mariage religieux qui va s'avérer impossible en raison du divorce. De surcroît, la femme n'a pas oppposé de défense!!! elle reconnait les faits, et acquiesse à la nullité. Donc le juge n'a pas à faire des investigations!
personnellement ce buz médiatique commence à m'énerver!!
Rédigé par : séverine | mercredi 04 juin 2008 à 16:38