A partir d’aujourd’hui jusqu’au 8 décembre prochain se déroule une enquête publique portant sur le schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF pour les intimes ;-).
Le SDRIF est un plan d’aménagement régional qui engage notre territoire pour les vingt-cinq prochaines années dans de vastes domaines : logement, transports, environnement, économie…
Les enjeux de l’aménagement du territoire
J’en vois au moins deux :
- à l’heure de la mondialisation, les enjeux concurrentiels internationaux doivent guider les choix des décideurs publics, en premier lieu pour favoriser la compétitivité des territoires dont ils ont la responsabilité ;
- l’alternance des cycles économiques est nettement plus rapide que la durée de vie des infrastructures. Alors pensons « développement durable » et, dans la mesure du possible, adaptons les infrastructures existantes plutôt que d’en réaliser de nouvelles.
Quant aux raisons (non exhaustives) pour lesquelles je reste perplexe à l’idée de l’application du projet de schéma directeur proposé par la majorité du Conseil régional, les voici…
Peu de concertation en amont
En discutant avec des élus locaux de toutes tendances politiques, il m’est apparu que le projet de SDRIF n’avait pas fait l’objet de la concertation attendue. Ainsi, les délais imposés aux collectivités consultées étaient trop courts pour leur permettre de faire part de leurs observations en vue de leur intégration au projet définitif. Conséquence : le projet soumis au vote des élus régionaux a fait l’objet du dépôt de plus de 300 amendements ! Précisons que les protestations ne proviennent pas exclusivement des exécutifs locaux UMP.
L’imprécision du SDRIF laisse entrevoir des contradictions avec les plans d’occupation des sols et plans locaux d’urbanisme des communes. Il est donc à craindre de nombreux recours en annulation de POS et PLU, ces derniers devant être conformes au SDRIF.
Transports : la gauche parisienne se serre les coudes
On connaît la priorité que la Région a donnée au projet de tramway de la capitale, au détriment du reste de l'Île-de-France. Or ce n’est pas parce que le siège du Conseil régional est à Paris que sa majorité doit oublier les réalités de la grande couronne :
- l’offre de transports du SDRIF n’est pas de nature à dissuader les Franciliens de recourir aux véhicules particuliers, surtout en grande couronne ;
- à l’exception de certains prolongements de lignes, je ne vois pas de grand projet cohérent pour développer les transports en commun ;
- si l’on prend le simple exemple de la Seine-et-Marne, se déplacer du sud au nord par le train implique toujours un passage par Paris…
Densification urbaine
Un autre point me gêne : le recours quasi-exclusif à la densification des zones urbaines centrales, comme Paris, au détriment du développement d’autres secteurs, au prétexte de limiter l’ouverture d’espaces naturels ou agricoles à l’urbanisation. A ce rythme, plusieurs secteurs de la région seront durablement éloignés de toute perspective de développement économique. Je pense notamment au sud de notre département.
Ainsi, jamais l’Île-de-France n’a autant mérité son qualificatif de région « parisienne ».
Comptons sur nos élus de terrain pour défendre les intérêts des Franciliens de la grande couronne, ceux des Seine-et-Marnais en particulier, grands oubliés du SDRIF avec la bénédiction de la majorité du Conseil général.
A très bientôt,
Alex
P.S. : vous pouvez consulter leprojet de SDRIF à la mairie de Melun.
Excellent billet.
Je pense que tu seras un bon conseiller régional à partir de 2010 !
Bonne continuation et bon rétablissement.
Rédigé par : François Vaute | mardi 16 octobre 2007 à 03:40
Bonjour François,
Sincèrement, je préfère réserver toutes mes forces pour la présidentielle de 2012... ;-)
A très bientôt,
Alex
Rédigé par : Alex de Melun | samedi 20 octobre 2007 à 17:42