Par Caroline Morard
Aujourd’hui, illusion et dissimulation ne sont plus permises, la
crise est là, mondiale abyssale et son issue reste une inconnue totale.
Le monde paie, cher et amèrement, les excès d’un marché financier américain qui a eu l’appât du gain pour seule boussole. George Bush, en caricature républicaine de ce milieu crapuleux mobilise l’État et l’argent du contribuable pour sauver l’économie nationale.
La France, victime ébranlée par ce mal américain n’a malheureusement pas les moyens financiers des États-Unis pour endiguer la crise déferlante. En revanche notre gouvernement n’a ni la faiblesse, ni le machiavélisme de leurs dirigeants. Les leçons du passé doivent être méditées : les Français peuvent admettre les difficultés économiques produites par une crise exogène venue d’Amérique, mais ils ne toléreraient pas un gouvernement qui comme les précédents abdiquerait devant la réalité aussi escarpée soit elle.
Il faut bien sûr davantage d’État pour réguler un secteur financier qui s’était affranchi de tout garde fou et dictait sa loi sans scrupule. Il ne faut pas transgresser le rôle d’un État historiquement jacobin, chargé de protéger les citoyens contre les dérives de la mondialisation. Mais il ne faut pour autant voir en l’État ni un paratonnerre contre la tempête boursière déferlant des États-Unis, ni un parachute capable d’amortir les effets de l’inévitable récession induite. Cette figure de l’esprit candide ne peut être que celle d’une France encore envoûtée par un socialisme qui ne vit que par l’État, qui attend tout de la collectivité et qui enfante les assistés d’aujourd’hui et les déshérités de demain. Cette France dupée qui pardonne encore que notre pays ait pu s’endetter pendant tant d’années avec l’approbation de tous les partis sur le dos de ses petits-enfants, pour créer dans le même temps des milliers de postes de fonctionnaires.
Et bien cette France va vite devoir s’affranchir de sa naïveté. Que ce soit sur le plan juridique, à cause des règles européennes, ou sur le plan financier, avec un déficit incompressible, nos marges de manœuvre sont infimes. Il serait cynique d’ajouter à l’anarchie financière, le laisser-aller budgétaire, de riposter à l’endettement par l’endettement.
La vraie loyauté politique consiste aujourd’hui à dévoiler enfin que l’État français dans la déficience et la dépendance de ses moyens a des limites. Un des enseignements flagrant de cette crise est que la France a besoin de réussir ses réformes de structure. Il faut plus que jamais ne rien retrancher des engagements qui ont été pris devant les Français, rester sourds à la douce musique du principe de précaution politique. La position agressive et politicienne de l’opposition est pathétique. Les enjeux cruciaux soulevés de cette crise sont plus que jamais ceux de l’intérêt général, essence de la fonction politique que la démagogie de l’opposition calomnie. Ce n’est d’ailleurs, qu’acharnement puisqu’on a vu récemment la gauche voter contre la présence de nos troupes en Afghanistan, mépris patent du combat pour la démocratie et contre le terrorisme que la France, aux côtés de ses autres alliés de l’OTAN, mène dignement dans ce pays.
Il est opportun de considérer ce cataclysme économique, non pas comme une fatalité ou un frein mais comme un aiguillon pour aller plus vite, plus fort, plus loin dans l’action et préparer les leviers de croissance de demain. Cette crise ne durera pas indéfiniment, c’est pourquoi il faut privilégier une résolution des problèmes globale plutôt que factuelle.
C’est ainsi que l’Europe trouve dans la crise un nouveau fondement et de nouveaux devoirs. Nous voyons la légitimité d’une Europe forte, et la nécessité de renforcer rapidement et durablement ses institutions. Sa justification économique s’affirme plus que jamais : qu’en serait-il aujourd’hui des richesses et monnaies nationales sans la stabilité de l’Union et de l’euro ? Mais la crise met aussi en exergue ses carences et trace des orientations souhaitables. À l’avenir, les États membres doivent retrouver voix au chapitre de la politique financière et monétaire et imposer un dialogue permanent avec la BCE.
Et surtout l’Europe peut participer à la fondation d’un nouvel ordre financier international. Il faut donc en venir au plus vite à la mise en place des institutions de régulation européennes et internationales nécessaires. L’ampleur de la situation fait qu’elles s’imposeront de toute façon : la France, fidèle à sa stature et son influence historiques sur les grands équilibres du monde a déjà pris la responsabilité de s’en emparer et de les proposer.
Merci pour ce billet Caroline !
Tu connais toutefois mes réserves sur ton approche du conflit en Afghanistan...
Bien à toi,
A. C.
Rédigé par : A. C. | mercredi 08 octobre 2008 à 07:27
Avec un personnel politique médiocre on ne peut avoir que des politues médiocres .
Nous sommes hélas depuis longtemps dans le règne de la médiocratie bureucratique de l'ENA et autres affidiés ,vestiges de la période de l'après guerre et de la guerre froide. Le monde évolue et la france reste figée sur ses principes d'un autre age .Notre influence ne fait que baisser dans le monde ou tout bouge de plus en plus vite . Nous ne pouvons plus nous satisfaire de modèles issus du colberisme .
Changer et se réformer ou disparaitre , c'est la problématique actuelle . Le personnel politique ne semble pas l'avoir compris .
Rédigé par : luca | jeudi 09 octobre 2008 à 19:00
Je ne comprend pas un truc : les mecs qui ont vendu ces trucs là, les prêts "subprimes", ils savaient que tôt ou tard ça allait se retourner contre eux, et que oû qu'il soient ça allait les toucher au travers de la bourse, pourtant ils ont continué à les vendres : c'est donc cela l'économie de la peur ? C'est vrai qu'avec le prix du pétrole qui descend et l'écologie qui se dégrade, il y a eu des rumeurs que certains investissaient à tout vas, les "boursicoteurs". Si on en est là aujourd'hui c'est de leur faute d'après Sarkozy. Un peu facile. Il ne faut pas oublier que sur le même mode que les prêts supprimes, on a relâché des gaz à effet de serre pendant des années dans l'atmosphère, jusqu'à ce que certains se rendent compte du trou dans la couche d'ozone, les "écologistes". Aujourd'hui, le monde est divisé, certains crient à la fin du monde (Nicolas Hulot) pendant que d'autres refusent de réduire leur émission de gaz à effet de serre (les états-Unis) et que d'autres crient au renouveau de la croissance à travers l'exploration de nouveaux champs pétroliers sous le Groenland, encouragé par l'optimisme des Russes qui avec un sous-marin se sont posés au fond de l'océan arctique pour déclarer que ce qu'il y avait sous la calotte glacière leur appartenait y compris les réserves pétrolières. (Je crois même qu'ils ont planté un drapeau). Bref, tout irait dans le meilleur des mondes si il n'y avais tout ces problèmes. Des solutions de rechanges ont été évoqué, exploration de la Lune etc...Cependant, est on assez présomptueux pour tout jouer sur un coup de Poker ? Un peu facile de dire qu'on va fonctionner au diésel vert et à l'éolien quand le Brésil qui fonctionne à 84% au diésel vert après avoir investi massivement dans ce type de combustible n'arrive pas à être auto-suffisant. Cependant, on nous assure avec beaucoup d'aplomb que c'est un pari à jouer. Les scientifiques se sont ils posés les bonnes questions ? Rien n'est moins sur, en effet une voiture qui tourne est une voiture qui pollue, mais mystère de la décroissance ,il semble que pour l'instant on ne puisse pas se passer de ce genre de transport. Il y a d'autres exemples à citer sur le même style, comme les réserves de nourritures mondiales qui s'affaiblissent, dans un climat ou l'on sait que très bientôt on ne pourra plus nourrir tout le monde. Comment va on choisir alors ? On va tirer à pile ou face ? Là, certain espèrent que c'est l'argent qui fera la différence. En ne voyant pas un obstacle de choix, c'est que l'argent repose en partie sur la capitalisation boursière des entreprises, et que si on ne nourri plus les hommes qui y travaillent, et les femmes d'ailleurs, pas sur que l'économie tiendra à ce rythme là? Alors que faut il faire ? Un New-Deal à la Roosevelt ? C'est l'idée de Sarkozy. En 1934 on n'avait pas certes la même donne qu'aujourd'hui, mais ça ne semble pas arrêter les grands esprits, parce qu'il faut survivre. Des lors tout deviens possible. Au détriment de la vie des français. On nous dit que l'on fait des pas dans la bonne direction, quand c'est exponentiellement que ça devrais se traiter. Le problème est le suivant : la terre va elle accepter de vivre au rythme de l'humain? Une planête, c'est froid, sans sentiments...Alors certains se tournent vers Dieu, mais il y a encore des efforts à faire, ils se jettent dans les tours...Bref serait bien malin celui qui pourra dire ce que sera sa vie dans 50 ans. Avec une constante, il faut sauver sa peau, c'est donc l'innovation qui domine. Avec des dollars, on arrivera peut être à hisser le drapeau américain sur la colline, comme ces G.I au Viet-Nam, symbole de tout un peuple. Mais la colline de quoi ? On voit des milliards d'euros de dépréciation défiler chaque jour dans les échos, et l'on ne sait même plus à quoi ça correspond, au dépard il y avait juste un trou de 200 milliards d'euros creusé par la fraude de financiers peu scrupuleux de New Century Financial. Le trou c'est creusé. On ne sait même pas pourquoi on paye, mais on paye. Et la prochaine étape, en cas de crac boursier c'est le retour à l'économie dirigé...Pauvres français et françaises qui surnagent ? Ne peut on éviter ça ? Il est vrai que l'Europe est mal en point, on voit les déficit qui se creusent, mais on continue à intégrer des pays communautaires. En parlant de ça, on a pas encore trouver le point Zéro, ceux qui survivent en dehors de la crise des subprimes, sans en être affecté....Peut être au Vanuatou, où ils ont une économie à base de défenses de cochon...Le retour à la nature et à la vie sauvage, l'installation de règles simples comme le contrat social de Rousseau, et c'est toute une économie qui survie, mais dirigée...
Rédigé par : Marc | dimanche 12 octobre 2008 à 06:36