Je me suis rendu hier à cette première réunion de quartier à la Maison Picot. Plus de quarante personnes étaient présentes, quelques élus de la majorité municipale aussi.
CUCS et rénovation urbaine
Erika BONGINI, chef de projet PRU/CUCS (projet de rénovation urbaine et contrat urbain de cohésion sociale) à la Ville de Melun, a présenté le CUCS récemment signé par la ville, le conseil général et la ministre de la cohésion sociale. La présentation a le mérite de la pédagogie et de la concision.
Parmi les points positifs, je note l’existence d’une « politique d’encouragement de la population à créer son entreprise ». En effet, je crois qu’une ville comme Melun doit se développer avant tout par elle-même, par ses habitants, leurs compétences, leur volonté d’entreprendre, plutôt que de dépendre de Paris et sa petite couronne. La création d’entreprise est l’un des moyens de sortir de notre statut de ville-dortoir.
Mais en dépit de la qualité de cette présentation, je suis perplexe. En effet, le CUCS contient de nombreux « objectifs opérationnels ». Mais comme le confirment quelques interventions du public, une question est dans tous les esprits : comment ? Le maire veut nous rassurer : ce contrat est signé pour une durée de six ans. Un système d’évaluation de la pertinence et de l’efficacité des actions permettra d’apporter d’éventuelles corrections. Mes doutes persistent.
Par ailleurs, j’apprends qu’en lieu et place des bâtiments préfabriqués qui jouxtent la synagogue, là où se trouvait les locaux de la Croix-Rouge (mais aussi ceux des scouts ;-), un pôle de services est en construction : des services médicaux, un bureau de poste, une association de soutien aux personnes âgées et handicapées. Selon le maire, la contribution de la ville à ce projet se porte à cent mille euros.
Questions du public et réponses du maire
Au cours de ces jeux de questions-réponses, on prend conscience de toute la difficulté de la gestion d’une ville, bien au-delà des questions partisanes.
Par exemple, certains habitants du quartier se plaignent du stationnement sauvage de voitures, un peu trop près de leur portail ; les propriétaires de ses véhicules se plaignent des difficultés de stationnement à proximité de leur domicile et des PV qu’ils ont le déplaisir de trouver sur leur pare-brise. Ces derniers mettent en avant le fait qu’ils s’acquittent eux aussi de leurs impôts locaux (très élevés à Melun). Le consensus est loin d’être acquis : la solution trouvée entraînera la satisfaction des uns, le mécontentement des autres…
Le logement est au cœur des préoccupations des habitants du quartier…
Plusieurs d’entre eux ont fait part de leur désarroi face l’hypothèse de la démolition de leur logement dans le cadre de la rénovation urbaine. Ils sont inquiets des modalités de leur relogement, notamment ceux qui ont investi dans l’aménagement de leur habitat. Le maire n’a pas souhaité donner davantage de précisions avant que le conseil d’administration de l’ANRU ne se prononce sur le devenir des immeubles en cause.
Lorsqu’une Melunaise explique voir passé des rats sous le porche de la rue Charles Péguy et qui se faufilent à travers les murs des immeubles d’habitation, on comprend l’urgence de la rénovation du quartier.
Un habitant a demandé au maire de quelle manière serait mise en œuvre l’accession à la propriété dans la plaine de Montaigu. L’élu a répondu que ce dispositif nécessiterait plusieurs années, sans trop de précisions sur les modalités de mise en œuvre et sur la proportion de logements dédiés. Autant dire que je suis resté sur ma faim car, pour moi, le HLM ne doit pas être une fin en soi : chacun doit pouvoir accéder à la propriété pour constituer un patrimoine qu’il transmettra à ses enfants.
Un intervenant plus revendicatif a provoqué la colère du maire. Justifiée ou non, cette colère m’a semblé peu opportune en présence de jeunes enfants. Cet habitant du quartier a interpellé le premier magistrat, notamment sur le découpage de la zone franche urbaine et le contrôle des entreprises. Ce n’est pas la première fois que j’entends la frustration de certains, selon lesquels les embauches d’habitants des quartiers nord serait bien trop faible au regard des avantages conférés aux entreprises. Ce à quoi le maire a répondu qu’il existait un observatoire de la zone franche et que les créations d’emplois et d’entreprises avaient augmenté, bien que ces dernières soient encore peu nombreuses. Des exemples concrets auraient été les bienvenus… Le maire a aussi mis en avant la création prochaine d’un immeuble d’entreprises dans le cadre du plan Oxygène.
Cette intervention virulente est elle aussi révélatrice des perceptions parfois différentes des habitants du quartier : satisfaction des uns, mécontentement des autres encore une fois. Le maire en a aussi profité pour rappeler qu’un certain nombre de dispositifs ne relevaient pas de la compétence de la ville… Or pour les Melunais, le maire est leur premier interlocuteur !
J'attends avec impatience les prochaines réunions, en, espérant pouvoir me rendre à chacune d'elles.
Bonne soirée,
Alex
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